CLOCHER

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Église de PIBRAC (31) – le clocher 
Les origines du clocher en pointe de l’église de Pibrac remontent au XIIIème siècle Ce clocher mur pignon prolonge la façade de l’église dont l’entrée d’origine a été murée et sur laquelle repose aujourd’hui un calvaire. Son type est largement répandu dans le sud-ouest de la France. Localement on trouve ce type de clocher à Cornebarrieu, à Toulouse avec l’église du Taur dont le clocher a inspiré de nombreux clochers de la région, dans le Lauragais également avec une majorité de clochers murs pignons et clochers murs à tourelles.

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Deux tours encadrent le clocher, reliées par une galerie. Sur la gauche se trouve une tour carrée qui abritait autrefois le guetteur d’où son nom d’échauguette. Sur la droite la tour ronde abrite un escalier à vis de 53 marches donnant accès au clocher.

Des ouvertures dans le clocher sont aménagées pour recevoir les cloches, au nombre de cinq. Derrière le clocher en briques se cache un bâti de bois récemment restauré, qui supporte quatre autres cloches. Ce clocher provisoire fut installé à la fin du XIXème siècle pour permettre la restauration du clocher principal mais, une fois le clocher réparé resta en place. C’est sans doute un des rares clochers de la région ainsi constitué, il permet d’obtenir un carillon avec neuf cloches.

La grosse cloche de gauche est la plus ancienne, elle est l’œuvre du fondeur Amiel de Pamiers en 1752. D’une grosseur moyenne, 72 cm de hauteur, 82 cm de diamètre, elle pèse 930 livres et tient le second rang parmi les neuf cloches qui forment le carillon de Pibrac. Elle tinte sur la note « la », et c’est elle qu’on sonne à pleine volée aux jours de grandes fêtes. Les anses sont engagées dans une grosse pièce de bois appelée « mouton ».

On peut y lire une inscription latine :

« Populum voco, monachos convoco, fulgura pello  »

(J’appelle le peuple, je convoque les moines, j’éloigne les orages).

Au dessous sont écrits les noms de six capitouls toulousains : M. Pierre Labonne d’Escambilliond,Etcuyer ; 

  1. Jean-Baptiste Borrel ; 
  2. Pierre Pratviel, Avocat et Notaire ; 
  3. Jacques Moncassin, Notaire ; 
  4. Pierre-Jean-François Amblard, Avocat, Capitouls, 1752.

Sur le flanc, une grande croix aux bras fleurdelisés porte un Christ d’une belle facture. Sur l’autre face de la cloche on peut voir sept écus. Celui du centre, le plus grand, présente les armes de la ville de Toulouse ; les autres, trois de chaque côté appartiennent à six des huit capitouls déjà cités. Cette cloche qui a eu la chance d’échapper à la fonte au moment de la révolution, appartenait au couvent des tertiaires aujourd’hui démoli, qui se situait à Toulouse , du côté des Jacobins. Elle porte le nom du fondeur : M. Amiel.

L’autre grosse cloche, celle de droite est plus récente.

Elle date de 1888. On peut y lire les noms

du Curé, Pierre Besombes, 

du Maire, M. De Gironis du Floquet, 

de la Marraine, Marie Claire Pons Renepont 

ainsi que du fondeur M. Vinel.

Monsieur Vinel fait partie de l’histoire de la célèbre maison Louison, fondeurs toulousains qui pendant plus d’un siècle produisirent de très nombreuses cloches et carillons.

Les « de Louison » sont reconnaissables par leur forme particulière, elles ont fait la renommée de cette maison.

En 1696 la grande cloche fut descendue, la refonte se faisant sur place. En 1704 le clocher comptait quatre cloches, deux de grande taille et deux plus petites. Mais même sans documents écrits les cloches nous transmettent un témoignage du passé car y sont gravées de nombreux renseignements sur les donateurs, le fondeur, la marraine, des inscriptions latines.

Au deuxième étage la cloche de droite porte la date de 1826 ainsi que l’inscription« Comère Fabricien » alors que celle de gauche ainsi que deux de celles qui sont à l’arrière datent de 1888 du temps du curé Besombes. Elles furent offertes par M. Du Faur de Pibrac.

A l’arrière enfin se trouve les quatre autres cloches. On y trouve des indications sur le Parrain : Robert, Comte Du Faur de Pibra  ; on y voit aussi un médaillon représentant un buste de Sainte Germaine et l’inscription « Sancta Germana ora pro nobis » (Sainte Germaine priez pour nous).

Le carillon fait sonner la gamme de sol. Il fut actionné pendant plus d’un siècle à partir d’un clavier de neuf touches (1888) situé à la base des cloches. C’est le charron du village, M. Mesplé, sonneur à ses heures qui construisit le clavier en bois composé de neuf touches et quatre pédales, des fils de fer reliant chaque manette à chaque cloche. Monsieur Georges Maury fut le dernier carillonneur pendant près de 60 ans. Depuis l’an 2000 un ensemble électronique a été installé avec l’aide de la mairie pour piloter l’ensemble des cloches.